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L’adolescent et la peau de banane

J’ai 14 ans. Je marche à côté de mon père pour rejoindre son atelier à Joinville-Le-Pont. Nous avons déménagé. La ville est propre, il n’y a quasiment plus de peaux de bananes qui trainent. Et puis mes préoccupations sont ailleurs : on vient de révéler mon diabète de type 1.

M’injecter de l’insuline 3 fois par jour ne me pose pas de problèmes. Les premières fois furent douloureuses, mais je m’y suis fait. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’hypoglycémie : une peau de banane qui ne prévient que sous forme de malaise.

– Et si j’étais en hypo ?

Voilà la question qui hante mes journées ! Je vis donc dans l’hyper-vigilance des hypoglycémies…

L’hypoglycémie se manifeste par une sensation de faim, des tremblements et des sueurs froides. Mon problème : la peur de l’hypoglycémie se manifeste presque de la même façon. Côté soins, en cas de vrai hypo je dois croquer un ou deux morceaux de sucre, alors qu’en cas d’hypo imaginaire le sucre est à proscrire. Heureusement pour moi, il y a un moyen de savoir où j’en suis : en me piquant un doigt et en déposant une goutte de sang sur une bandelette chimique, je peux savoir, où en est ma glycémie grâce à des codes de couleurs. Je suis donc pressé d’arriver à l’atelier, pour délibérer de mon sort… J’accélère le pas.

Sur le chemin, je croise une planche de bois plantée d’un clou. Je l’évite en la repoussant avec mon pied. Mon père marche derrière moi, et je change soudain de peur… Il risque de se blesser à cause de moi ! Je me retourne :

Mon père est accroupi. Il va bien… Il saisit la planche de bois, colle la pointe du clou contre le trottoir et monte sur le bout de bois. Il en extrait le clou, pose la planche le long d’un mur, et jette le bout de métal dans une poubelle. Puis il me sourit, comme si j’avais fait quelque chose de bien. Mais mon feedback n’est pas dans la même vibration : je me sens honteux et coupable ! Pour moi, ce sourire est ironique…

Bien plus tard J’ai appris dans mes formations et mes lectures, que le feedback, lorsqu’il n’est pas contrôlé consciemment, est conditionné par l’état émotionnel interne. Un sentiment tel que la culpabilité, la peur, la colère, la soumission, l’envie de blâmer les autres, etc. peut renvoyer un mauvais feedback, même si le message réel est positif et bienveillant :

  • Les personnes en manque de confiance en soi perçoivent les sourires comme des rictus et les rires comme des moqueries.
  • Les personnes rongées par le manque d’argent perçoivent les cadeaux qu’on fait à leurs enfants comme un message dévalorisant du type «puisque tu n’es pas capable de gâter tes enfants, il faut bien que quelqu’un le fasse».
  • Les personnes qui ont peur d’être malades interprètent un bilan sanguin avec catastrophisme : chaque mot qu’ils ne comprennent pas est forcément annonciateur d’une mauvaise nouvelle.
  • Les parents qui ont des difficultés avec leurs enfants interprètent tout conseil éducatif généraliste comme une remarque désobligeante, spécifiquement à leur égard.
  • Etc.

Mais à 14 ans, je ne savais pas encore tout ça. Je croyais que tout ce que je percevais était la seule réalité. J’évoluais donc dans un monde injuste : me voilà atteint d’une maladie incurable qui nécessite un contrôle permanent. J’ai redoublé ma quatrième parce que mon état et mon hospitalisation ne m’ont pas permis de finir l’année scolaire. Je n’ai plus droit aux sucreries, aux gâteaux, au chocolat, et même la taille de mes sandwiches doit être raisonnable. Si je veux dormir chez un ami, je dois emporter mes flacons d’insuline et mes seringues avec moi… Et quelle fille voudra d’un type qui ne saura pas distinguer l’émoi d’un baiser d’une hypoglycémie ?!

C’est ainsi que j’égrenais mes pensées, telles des peaux de bananes que l’on jette sur son propre chemin pour glisser dessus. Ca fait mal ! Et pourtant, on y tient à nos nuisibles… Il y a une certaine complaisance à se sentir victime et à chercher des coupables. Une fois engagé sur cette voie, le moteur est lancé, et il est difficile de faire marche arrière. On appelle ça l’inertie mentale. En physique, on parle de «conservation de la quantité de mouvement» ou plus généralement «la conservation d’énergie».

La mésestime de soi est aussi facile à maintenir que l’estime de soi. Mon diabète a changé mes outils de maintenance…

Qu’est-ce qui pouvait de me sortir de là ?

Arrivé dans l’atelier, après avoir vérifié ma glycémie (je n’étais pas en hypo), je m’assois pour souffler. Mon père me demande de lui donner un coup de main pour déballer un carton qui est arrivé la veille. Je m’exécute sans grande conviction et sans même remarquer le logo qui illustre le conteneur, qui pourtant, aurait dû attirer toute mon attention.

J’ouvre le carton, et j’y trouve un TRS-80… C’est un ordinateur ! L’un des premiers modèles populaires, bien avant l’Atari, le Commodore, l’Amstrad ou le PC. La vue de cette machine m’a fait un choc… Pour que vous compreniez pourquoi, il faut que je remonte 2 ans (presque 3) en arrière :

Si mon père aimait les discussions et les moments à deux, ma mère préférait les sorties collectives, et ce matin de 1979, nous marchions en famille le long des couloirs du «salon de l’enfance». Il y en avait pour tous les goûts : des activités sportives, des jeux de société, des jouets… Et dans un coin du salon, une étrange estrade au dessus de laquelle trônait le logo de TANDY/RADIOSHACK. Je suis comme «attiré» par le stand, je monte les 3 escaliers qui élèvent la rotonde et je comprends pourquoi : il y avait là une dizaine de claviers qui ressemblaient à des machines à écrire, et j’adorais ça ! Mon père avait une vieille Remington Rand à la maison. Il s’en servait pour les courriers qui nécessitaient un double. J’aimais utiliser cette machine… Mais ce que je venais de découvrir relevait de la Science Fiction : non seulement les caractères apparaissaient sur un écran, mais on pouvait les effacer sans laisser de traces. L’animateur du stand me dit alors :

  • Tu veux faire le test ? Si tu réussis, tu gagneras deux raquettes et une balle en mousse…

J’accepte de jouer. Il s’agissait de reproduire ce qui était écrit sur un présentoir. Je m’en souviendrai toujours :

10 PRINT « QUEL EST TON PRENOM ? « ;
20 INPUT A$
30 PRINT « BONJOUR « ; A$
40 GOTO 30

RUN

Je m’applique pour écrire ces 5 lignes. Pas si facile ! J’ai obtenu quelques SYNTAX ERROR avant de résoudre le problème avec l’animateur. Au final, et après un dernier RUN, le TRS-80 me demande mon prénom. Je saisis «STEPHANE», et il me répond «BONJOUR STEPHANE» à l’infini ! Ça file à toute allure sur l’écran. Le programme ne s’arrête que grâce à un bouton «reset» qui se trouve derrière la machine. Je trouve ça extraordinaire ! A en pleurer d’enthousiasme !

Je n’ai pas quitté le stand de la journée. Et lorsqu’un autre enfant avait du mal à venir à bout des 5 lignes, j’allais l’aider. Je connaissais tous les pièges… L’animateur était tellement content d’avoir un petit assistant, qu’il m’a offert deux coupons pour les raquettes et les balles en mousse. Il fallait aller les récupérer dans une boutique rue des Pyrénées à Paris.

Le samedi suivant, je jouais aux cartes avec mon cousin chez mes grands-parents. Je lui ai montré mes coupons, et il m’a proposé de m’accompagner pour retirer mes cadeaux. Après avoir remonté la rue de Charonne, nous avons rejoint la rue des Pyrénées… 1,5 km de marche dont les trois quarts sont en montée. Ouf ! Arrivés au bout, j’entre dans la boutique. Ce n’était pas une boutique de jouets, mais un show-room de TRS-80 !

J’ai récupéré mon cadeau et donné le deuxième en guise de récompense à mon cousin. Avant de sortir, je me place devant un TRS-80 pour écrire le programme que je connaissais par-cœur, puis RUN… Mon cousin saisit son nom, et il s’exalte devant le résultat ! Un client potentiel entre et nous regarde : le vendeur le salue et lui dit :

  • Voyez, nos ordinateurs sont tellement faciles à utiliser que même les enfants savent s’en servir !

Depuis ce jour, j’ai passé tous mes mercredis après-midi, et mes samedis dans ce show-room… J’ai dû en vendre des machines, l’air de rien. Mais j’ai surtout découvert l’informatique et ses deux principaux langages de programmation de l’époque : Le BASIC, puis l’ASSEMBLEUR. Par Sérendipité, mon niveau scolaire en mathématiques s’en trouva amélioré. Bon… Je suis modeste quand je dis «amélioré». Disons que je suis passé d’avant-dernier à deuxième de la classe !

D’autres ados fréquentaient cette boutique, mais j’étais le plus jeune et celui que les vendeurs trouvaient le plus doué. Parfois, j’aidais mes ainés à trouver la faille dans leurs programmes.

Pendant plus de 2 ans, j’ai demandé à mon père de m’acheter cette machine. Mais il n’y avait pas moyen : elle coûtait 7.000 francs. C’était l’équivalent de 5.000 euros d’aujourd’hui (tenant compte du SMIC de l’époque et du prix du pain)… Je m’étais fait à l’idée que jamais je n’aurais une telle machine chez moi. Alors je continuais à remonter la rue de Charonne puis la rue des Pyrénées, sans ressentir l’effort, pendant 2 ans. Un peu comme si on me tractait…

Mon père n’avait pas les moyens de m’offrir un TRS-80. Comment a-t-il fait ? Comprenez ma surprise lorsque j’ai déballé mon cadeau quelques jours après ma sortie d’hôpital. J’ai longtemps ironisé sur la motivation de ce cadeau. Lorsque mes amis me demandaient si je l’ai eu pour mon anniversaire, je répondais :

  • Non, je l’ai eu pour mon diabète !

M’adonner à ma passion pour l’informatique m’a permis de traverser mon adolescence sur un manège enchanté. Désormais, je passais plusieurs heures par jour à programmer, et surtout à résoudre des problèmes de programmation. Un an plus tard, je maîtrisais complètement la machine. La seule façon de maintenir cette passion était de partager ce Savoir. J’ai commencé chez moi avec des amis, puis j’ai créé un club d’informatique au collège. J’ai formé mes copains, puis 3 professeurs, qui «ne voulaient pas mourir idiots». C’est ainsi que je suis entré de plein pied dans le monde de la pédagogie. Je me souviens que pour saluer mes professeurs, j’ai préparé un speech de bienvenue qui ressemblait approximativement à ça :

Bienvenue à ce premier cours d’informatique. Je vais vous apprendre à vous servir de cet ordinateur pour faire toutes sortes de choses liées à votre matière. Posez-moi des problèmes et on trouvera les solutions ensemble. Ce cours sera très différent des cours habituels. Par exemple : vous avez le droit de mâcher du chewing-gum !

Tout le monde a souri…

Grâce à des fonds communs (une tirelire du club), nous avons acheté le premier lecteur de disquettes… Un luxe pour l’époque. Nous avons également acheté des livres pour progresser. Je les lisais avant de transmettre. J’étais bien plus qu’un prof ou un formateur. J’étais un facilitateur : je convertissais le langage compliqué des auteurs pour le rendre simple à un public de néophytes.

Un an plus tard, la Directrice de l’établissement me convoqua :

  • Stéphane, Monsieur le Maire a acheté 6 ordinateurs pour le centre de loisirs de la ville. Il cherche un formateur pour donner des cours à des enfants le mercredi, et des adultes deux soirs par semaine. L’ingénieur qui a commencé à animer ces activités vient de se désister. J’ai parlé de toi au Maire. Il veut te rencontrer… C’est pour du travail : tu seras payé !

J’ai fait deux cours d’essai avec des adultes. Ils ont été sondés par l’adjoint au maire, et ont tous répondu d’une seule voix que c’était du sérieux : un excellent niveau technique, et des compétences pédagogiques nettement supérieures à celles de mon prédécesseur. Le Maire, Monsieur Pierre AUBRY a dit à son adjoint que malgré mon jeune-âge je devais être traité comme tous les employés de mon niveau, payé au même taux que l’ancien formateur, avec les mêmes avantages sociaux et les mêmes égards… Le comptable de la mairie s’est occupé de tout ce qui concernait les papiers de mon premier emploi. Je travaillais 4 à 8 heures par semaine, et je gagnais environ 500 Francs par mois, sans que cela ne gène ma vie de lycéen. J’ai également formé une partie du personnel de la mairie à la bureautique, lorsque les PC ont commencé à faire leur apparition, sur des logiciels tels que TEXTOR, EPISTOL, WORDSTAR, MULTIPLAN, DBASE, FRAMEWORK…

Ces évènements m’ont permis d’adopter une attitude qui me suit depuis :

  • Toujours semer avant de récolter (donner avant de recevoir)
  • S’attendre à un retour qui vient aussi «d’ailleurs»

En d’autres termes, les personnes servies gratuitement peuvent contribuer au «club», à la maintenance, au bouche-à-oreille, à la motivation, à l’apprentissage… Mais la récompense financière vient principalement d’ailleurs… De tout ce qu’on ne maîtrise pas, mais qui découle de l’action initiale.

J’ai attendu plus de 10 ans avant de demander à mon père ce que signifiait le sourire qu’il m’a lancé le jour où j’ai shooté sur cette planche de bois… Le jour où je me suis senti coupable de ne pas remplir ma mission. Et il m’a dit ceci :

  • Si à ma place, derrière toi ce jour là, il y avait eu une personne âgée ou un enfant… Aurais-tu agi de la même façon ?
  • Non… Je crois que j’aurais ramassé cette planche.
  • Alors tu vois ? C’était juste la réaction d’un ado qui s’affirmait devant son père et qui lui disait «Tiens, occupe-toi de cette peau de banane, puisque tu sais donner des leçons… Montre-moi de quoi tu es capable !»… Alors je l’ai fait. C’est une simple délégation d’un responsable à un autre. Tu savais très bien à qui passer le relai. C’est une qualité !
  • Je me suis senti coupable ce jour-là !
  • Pas de victime, pas de coupable mon fils…
  • J’ai pensé à ce qui aurait pu t’arriver… Pendant tout le trajet, je me suis dit que ça aurait pu mal tourner…
  • Je sais… Mais ça n’a rien à voir avec l’évènement. C’est une question d’état d’esprit. La plupart des gens préfèrent se sentir coupables plutôt que responsables. La culpabilité entraîne l’inertie. La responsabilité nécessite un effort : des actions correctrices, de la communication, un changement… L’Homme est partisan du moindre effort ! Et lorsqu’il est affaibli et diminué, il se laisse mener par les évènements.
  • Tu parles de mon diabète ?
  • Oui. L’adolescence est déjà une période difficile… Avec ton diabète tu as tout amplifié, multiplié… C’est le cas de toutes les personnes qui vivent un coup dur, et c’est tout à fait normal au début. Mais c’est un début qui risque de durer longtemps si on ne fait rien. Plus le temps passe, plus l’habitude de glisser sur ses propres peaux de bananes s’installe, et on s’enfonce. Il faut sortir de là au plus vite pour reprendre sa vie en mains.
  • Mais c’est grâce à toi que je m’en suis sorti. Je n’ai pas repris ma vie en mais tout seul…
  • Le rôle des parents est d’aider leurs enfants à grandir et à devenir adultes. La question du POURQUOI ne se posait même pas… Il restait à découvrir COMMENT. Ma tâche a été facile grâce à ta passion pour l’informatique. J’étais sûr que le TRS-80 allait te remettre d’aplomb. Mais si tu regardes de plus près, je n’ai pas fait grand-chose : j’ai livré le matériel, et je t’ai laissé faire. Tu t’es bien débrouillé !

Mon père n’aurait pas pu me débarrasser de chaque peau de banane qui minait ma vie d’adolescent et que j’éparpillais autour de moi. Il a désactivé mon générateur de peaux de bananes, et j’ai fait le reste de façon autonome et responsable.

Je n’ai pas arrêté de semer, j’ai juste changé d’objet… Aujourd’hui je transmets ma passion du Développement Personnel, je lis des livres délicats et je les rends plus digestes, j’apprends des principes psychologiques complexes et je les rends accessibles grâce à des exemples quotidiens. Le retour est parfois immédiat : je donne et je reçois. Mais souvent, la récompense fait plusieurs rebonds avant de venir à moi. Je donne à quelqu’un qui donne à son tour… Et de transmission en transmission, la récompense se transforme et me revient sous différentes formes.

Quoi qu’on fasse, on sème !

A++

Stéphane SOLOMON


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31 COMMENTS

FrédéricV - posted on 12/06/2018 09:37

Bonjour Stéphane,
le TRS-80 de Tandy a été mon premier ordinateur (partagé par toute la famille) et j’y ai fait mes premier pas en informatique par l’intermédiaire du basic. Je n’avais pas de lecteur de disquettes mais le lecteur de K7 me suffisait. C’est lui qui m’a amené sur le chemin de mes premières études (promotion supérieure du Travail) et mon premier métier : analyste-programmeur.
C’est également à partir de cette histoire que je me suis payé mon premier ordinateur personnel : un apple 2e. C’est sur celui-ci que j’ai programmé mes premiers vrais programmes « utiles » grâce à la curiosité de découvrir de nouveaux territoires, à une interface midi (lien numérique avec les synthétiseurs) et que j’ai pu participer à des programmes de recherche sur la synthèse sonore. Ce qui m’a amené vers un métier que j’ai beaucoup aimé : ingénieur du son.
Aurais-je pu penser lorsque je programmais mes premiers codes sur le TRS-80 que ceux-ci me mèneraient vers la transformation sonore d’œuvres musicales ? Surement pas. C’est la fusion entre deux passions, la musique et la programmation , qui m’a fait heurter au travers d’opportunités saisies cette nouvelle histoire de ma vie.
Nos actions motivées nous mènent toujours quelque part !
Alors semons ! 🙂

Reply
zinck - posted on 08/06/2018 09:34

« Bonjour Stéphane,

c’est un réel plaisir de relire ce programme,
Je ne sais plus, de quand date sa 1ère mise en ligne, mais je l’avais largement oublié.
Merci, très bonne journée et au plaisir de te lire »

Repostage de mon commentaire posté une première fois le 12 juin 2015 – et reposté, après avoir relu avec toujours autant de plaisir, aujourd’hui 2 ans après. Souriez c’est vendredi. 🙂

Reply
Myriam - posted on 08/06/2018 08:50

C’est drôle, j’ai mis un commentaire récemment sur un des article précédent, celui qui parle, entre autres, de la confiance, et qui m’a fait remonter deux souvenirs, et puis à la fin j’avais mis une phrase que j’ai enlevé : « par contre je ne vois pas le rapport avec la peau de banane ».
Ça me fait rire, parce ce que je crois maintenant que c’est évident 😀
Ce professionnel et ma mère bien avant lui ont enlevé des sacrées peaux de bananes ! Au cp j’aurais plus glisser pour la vie ! je n’arrivais même pas à écrire les mots ! ça glissait vraiment quand même !

Mais après avoir lu les autres articles, j’ai réalisé une autre chose : dans ce même commentaire, j’ai écris aussi : « je me suis rendue compte que je compliquais tout » (au cp). Je me demande aujourd’hui, si je ne je me jetais pas des peaux de bananes toute seule toute la journée ?!?
C’est la phrase « Il a désactivé mon générateur de peaux de bananes », qui m’a fait beaucoup rire (il y a un humour incroyable dans ces articles) et qui a fait tilt. Je pense que ma mère et l’instit, puisqu’elles ont finalement réussi à tomber d’accord, ont désactivé mon générateur de peaux de bananes !
Et ensuite j’ai fait le reste presque toute seule (j’ai été assez peu aidée, j’ai vraiment fait le reste moi-même, c’était pas si compliqué en fait).

Reply
Christel - posted on 26/01/2016 19:09

Bonjour Stéphane, j’ai lu avec grande attention toutes tes « peaux de bananes ».
Tu avais vraiment un père formidable ! Un grand monsieur que cet homme-là.
Tout le monde a glissé un jour sur « sa peau de banane » (échecs scolaires et professionnels, concernant ma propre expérience) ou en a ramassé (à la place des peaux de bananes, c’était les papiers jetés dans la rue ou sur les trottoirs). Tu es devenu un homme bien dans ses chaussures, qui a réussi sa vie personnelle et professionnelle et qui ne semble pas connaître la peur de l’échec.
Je suis profondément convaincue que pour avoir confiance en soi, il faut être encouragé dès le plus jeune âge au dépassement de soi. L’amour de ses parents cultivé par la confiance qu’ils mettent à l’intérieur de nous n’est pas toujours suffisant. Il est nécessaire, et même primordial que tous les adultes qui deviendront à un moment donné nos éducateurs, poursuivent le travail accompli par les parents. Si au contraire l’un d’eux nous dévalorise, cela peut s’avérer très destructeur pour l’avenir. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le propos concernant la victimisation. Parfois, il y a des cas vraiment sérieux. Des gens qui ont vécu des situations graves qui leur ont enlevé toute confiance en eux et qui voudraient vraiment s’en sortir. Mais malgré leurs efforts et un travail sur eux avec une aide extérieure, n’y parviennent pas. Le « quand on veut, on peut » n’est pas toujours applicable. Il faut s’adapter à la personne.

Reply
Catherine Le Houillier - posted on 18/06/2015 16:35

J’adore!

Reply
SEVERINE - posted on 15/06/2015 14:46

Bonjour Stéphane,

Je ne regrette pas de m’être réinscrite. J’avais oublié certains passages bien utiles.
En ce qui concerne la victimisation, un psy parlerait du confort de l’inconfort. Il y a une maxime que j’aime bien et qui dit : quand on veut s’en sortir, on trouve des solutions, quand on ne veut pas s’en sortir, on trouve des excuses.

Merci et à très bientôt
Séverine

Reply
zinck - posted on 12/06/2015 09:37

Bonjour Stéphane,

c’est un réel plaisir de relire ce programme,
Je ne sais plus, de quand date sa 1ère mise en ligne, mais je l’avais largement oublié.
Merci, très bonne journée et au plaisir de te lire.

Reply
Hong-Van - posted on 19/05/2014 15:22

J’adore ! Merci beaucoup Stéphane. Je partage à fond ces valeurs sans forcément savoir en parler autour de moi et / ou les transmettre comme vous le faites avec beaucoup de clarté et de pédagogie.

Reply
Pointet - posted on 17/10/2013 18:57

Bonsoir Stéphane,

Merci beaucoup pour La peau de banane, j’ai adoré a tout point de vue !
Le dernier message que j’ai reçu était  » l’adolescent et la peau de banane » est ce le dernier ?

Merci pour votre réponse.

Reply
guilaine - posted on 20/09/2013 14:22

Ce paragraphe raisonne fort en moi : « C’est ainsi que j’égrenais mes pensées, telles des peaux de bananes que l’on jette sur son propre chemin pour glisser dessus. Il y a une certaine complaisance à se sentir victime et à chercher des coupables. Une fois engagé sur cette voie, le moteur est lancé, et il est difficile de faire marche arrière. On appelle ça l’inertie mentale. »
A mon premier coaching (ça fait plus de 20 ans!) j’ai eu du mal à accepter de positiver. Le déclic a été les paroles de mon coach : « en quoi est-il plus naturel de se plaindre tout le temps pour se rendre malheureux plutot que se congratuler pour se rendre heureux ». Merci coach (mon premier coach, c’était un belge) et merci coach (coach Salomon qui me rappelle si bien les fondamentaux).
Je cotoie dans mon milieu professionnel une personne qui reste figée en victime et qui passe son temps à créer des situations de visctimisation. C’est épuisant. Une des façons de répondre est sans doute de repenser à ce paragraphe et à ce qu’il m’a remémoré…
Il ne se passe pas un épisode de cette histoire de peau de banane qui ne me soit pas utile à ma réflexion dans la situation actuelle! Bravo M. Salomon, et grand merci.

Reply
sylvie - posted on 13/09/2013 20:33

ce que ça me fait du bien d’avoir lu ce chapitre ! ouf…merci beaucoup

Reply
Denise - posted on 01/08/2013 12:00

Bonjour Stéphane,
Eh oui, pour ne pas rester avec des idées négatives, il faut regarder vers une autre direction. Ne pas d’apitoyer sur son sort, comme on dit ; avancer… De même, le fait de tendre une main vers l’extérieur, alors qu’on en aurait bien besoin soi-même, facilite ce « passage » du négatif au niveau constructif et salvateur. Pas toujours facile à faire, même si l’on connaît les règles. Le fait de prendre connaissance de votre récit fait prendre conscience de ce qui est évident mais pas toujours présent.
Début de semaine très constructif. Encore quelques jours comme ça et je ne vais plus me reconnaître tant les messages sont, comment dire, … réparateur ?
Merci pour ce temps passé pour nous.
A demain.

Reply
sophie - posted on 29/07/2013 13:12

Je trouve votre texte fort bien redigé, toujours avec des messages constructifs et réfléchis et positifs, c’est peut être une chance de vous lire un peu, de lire quelqu’un qui partage ainsi des réflexions enthousiasmantes.

Reply
Chantal Héreng - posted on 19/07/2013 18:16

Belle leçon merci

Reply
Jean Vaysse - posted on 18/07/2013 05:49

Quoi de mieux que ce beau partage pour faire entendre la notion de partager ? Le nouveau récit que vous nous donnez, Stéphane, renforce encore mon envie de recommander ou d’offrir autour de moi ce livre qui s’appellerait La Peau de Banane. Ou plus : si je me faisais éditeur ? Il n’est que de lire les réponses de vos lecteurs pour percevoir quels feedbacks positifs vos textes peuvent engendrer.

Reply
agelasto - posted on 11/07/2013 11:14

Bonjour Stéphane,
La relation avec votre père et la construction solide et saine qu’elle a engendrée m’emeut beaucoup. Se construire presque seule ne donne pas les mêmes repères, la même tolérance.
Merci de nous faire partager ce beau témoignage.
Catherine

Reply
Agnès - posted on 11/07/2013 08:58

Juste superbe ! Merci.

Reply
Benoit CONSIGNY - posted on 05/07/2013 14:06

Merci pour ce texte tres riche ! J’aurais eu tort de ne pas adherer au programme des peaux de bananes ! A bientot,
Benoit

Reply
Frédéric - posted on 05/07/2013 13:40

Bonjour Stéphane, merci pour cette nouvelle semence.

Reply
Véronique O - posted on 05/07/2013 10:49

Merci Stephane,
votre histoire m’aide beaucoup à visualiser la notion de peau de banane.
Tout d’abord me rendre compte, en mettant des mots et des images, de la production intensive et tjs actuelle de mes 2 enfants (en grande difficulté de vie – mésestime d’eux – culpabilité de leurs dérives qui les détruits) qui se maintiennent la tête sous l’eau. De voir comment je peux les aider, sans être sur leurs chemins, ne pas faciliter les choses, pour qu’ils restent dans le besoin de trouver leurs solutions et en même temps être proactive pour qu’ils n’aient pas des marqueurs à vie de leurs essais/erreurs, qui les handicaperaient définitivement (santé – expériences laissant des traumatismes lourds).

Merci aussi, pour la vision que vous m’aidez à décrypter, de ce que j’ai eu l’habitude de mettre en place, depuis mes début professionnels à maintenant.
Merci pour ce super éclairage qui va me permettre de sortir d’un pas plus assuré sous les feux de la rampe que je me souhaite.

Souvent dans vos écrits, j’ai des pointes de fous rires et là j’étais scotchée par l’émotion en voyant tout ce que ma mère m’a semé et continue de me transmettre et donner. Ahhhh les parents ! Et les enfants qui savent si bien nous faire travailler notre propre chemin.

Merci

Reply
Fanny - posted on 05/07/2013 09:37

merci, j’aime vos histoires, elles sont éclairantes. vous êtes parti dans la vie avec un père exceptionnel…

Reply
Christine - posted on 05/07/2013 07:42

Quelle chance ont vos enfants !
Merci pour cette belle leçon.
Bonne fin de semaine

Reply
Suzanne - posted on 04/07/2013 20:00

Vers la même époque, un peu plus tard en fait, j’ai acheté un « Apple 2 » sur lequel je programmais en basic des exercices pour mes élèves. Je me souviens de l’addiction à la programmation en basic qui me faisait passer la moitié de la nuit sur cette bécane! Alors je comprends votre passion.
La chance que vous a offerte votre papa c’est de vous avoir donné un outil de dérivation: quand on met sa présence dans une activité passionnante, on se délivre de la mettre dans « se tâter » pour savoir si on est en hypo ou pas.
Il vous a permis de « recadrer ».

Merci aussi pour votre analyse de l’effet des états émotionnels sur la réception d’un feed-back. Et sur l’importance d’en parler, fut-ce à postériori.

Je vais chercher mon générateur de peaux de banane, pour le désactiver si possible!

Vous êtes très productif en ce moment, j’espère que cela signifie que vous allez bien.

A+++

Reply
papillon olivier - posted on 04/07/2013 19:12

merci…..

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